A GAVRINIS (MORBIHAN), VERRA T-ON UN CLASSEMENT UNESCO ?

Sur la petite île de Gavrinis, au coeur du golfe du Morbihan, un amas de pierres abrite depuis des milliers d’années un dolmen aux parois richement gravées. Ce cairn constitue « le joyau » des sites mégalithiques du Morbihan où 26 communes oeuvrent pour leur classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

Par Culturebox (avec AFP)

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« Ce cairn, c’est la chapelle sixtine du néolithique » s’enthousiasme Jean-Baptiste Goulard, délégué général de « Paysages de mégalithes », l’association qui regroupe ces 26 communes du golfe du Morbihan et de la baie de Quiberon.
Sur le continent, Carnac offre depuis la nuit des temps ses fameux alignements et ses quelque 2.800 menhirs. Un peu plus loin, gît à Locmariaquer un menhir brisé de 21 m et quelque 330 tonnes : tout ce territoire morbihannais – et au-delà, breton – est parsemé de stèles, menhirs, dolmens, tumulus et autres cromlechs, bâtis ou dressés pour certains il y a quelque 7.000 ans. Bien avant la construction des pyramides d’Égypte ou l’arrivée des Gaulois auxquels le public associe la plupart du temps ces monuments qui constituent une forme architecturale parmi les plus anciennes au monde.

Objectif 2017

L’objectif est maintenant de boucler le dossier Unesco d’ici 2017. Pour l’heure, les restaurateurs du patrimoine de la DRAC Bretagne s’activent pour faire le bilan de l’état de conservation de tous les sites. Un comité scientifique, présidé par le paléontologue Yves Coppens, et qui se réunit en octobre prochain, a aussi été mis en place. Si l’Unesco délivrait un jour son précieux label, les mégalithes morbihannais seraient le premier site breton à figurer sur la liste du patrimoine mondial.

GAVRINIS

Cet endroit écarté et inquiétant est aussi propice à la méditation. Rien d’étonnant donc à ce qu’un petit établissement monastique y ait été installé dès le Moyen-Age, sans doute avec mission d’assurer une veille à l’entrée du Golfe tout en rendant grâces à Dieu. Les derniers vestiges de la chapelle devaient être démolis au début du 19e s. et des tombes monastiques furent exhumées en 1885.

Gravures et photographies anciennes montrent toutes le tumulus éventré à son sommet. L’âge de cette excavation est inconnu mais on y a retrouvé quelques fragments de poterie médiévale. Un interstice entre deux dalles de la chambre permettait de s’y glisser depuis le fond du cratère et l’on assure que cet endroit inconfortable mais fort discret a servi de refuge pendant la période révolutionnaire. Trois tombes médiévales exhumées en 1885 par le Dr. de Closmadeuc.

L’histoire de Gavrinis commence vraiment en 1832 quand le propriétaire de l’île décide d’explorer cette crypte. Il s’aperçoit qu’elle se prolonge par une galerie bourrée de pierrailles qu’il fait dégager. En 1835, Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, visite les lieux et relate sa visite dans des « notes de voyage ».

Les recherches ultérieures furent menées par G. de Closmadeuc entre 1881 et 1886 puis un aménagement sommaire fut mis en place par Z. Le Rouzic en 1925-27. L’état actuel du monument correspond aux fouilles suivies de restaurations entreprises par le Ministère de la Culture de 1979 à 1984, sous la direction de C.-T. Le Roux et avec l’aide du Département du Morbihan (propriétaire du site depuis 1961).

A la différence des précédents qui s’étaient limités à l’intérieur de la chambre et de son couloir, ces travaux récents ont surtout concerné les architectures extérieures et plus particulièrement la façade sud-orientale du monument.

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