Décès d’Anne-Marie Romero

Ancienne journaliste du Figaro, elle avait participé à la création de l’Association des journalistes du patrimoine, comme le rappelle Michel Schulman dans cet hommage. L’AJP tout entière présente ses condoléances à sa famille et ceux qui l’ont connue regrettent notre dynamique consoeure.

Anne-Marie Romero (Photo D. R.)

Anne-Marie. Tu nous as quittés la veille des journées du patrimoine auxquelles ton nom était résolument associé. Si l’histoire était ta passion,  c’est dans le patrimoine qu’elle a trouvé son rivage. On ne compte plus les sujets publiés dans les pages  « Culture » du Figaro où, avec ta plume acérée, tu dénonçais les projets vaporeux qui pouvaient porter atteinte au patrimoine. Ta plume était crainte et, par tes articles, tu t’étais faite des inimitiés auxquelles n’échappait pas, entre autres,  le Ministère de la Culture. Mais tes causes étaient justes et, en les défendant,  tu as aussi trouvé des amis. Grâce à toi, certains projets n’ont pas vu le jour car tu savais défendre le patrimoine, toujours avec de solides et incontestables arguments. Et c’est justement en écrivant sur le patrimoine dans un journal prestigieux que tu vas donner un sens à ta vie.

Cela perçait en t’écoutant parler de tes reportages sur les fouilles archéologiques, notamment en Egypte dont l’histoire te fascinait de toute évidence. On te suivait sur le Nil ou à proximité des Pyramides, dans le tombeau des Pharaons ou au musée du Caire. Mais si l’archéologie antique triomphait, le patrimoine français n’était, pour toi, pas moins en reste.  Surtout quand il fallait le défendre contre des bâtisseurs souvent incultes et seulement motivés par des questions pécuniaires.

Nous partagions cette perception. Et, lorsque, moi-même en charge de Boulevard du Patrimoine sur RFI, je te soumis l’idée de créer une association des journalistes du patrimoine, tu fus immédiatement conquise par cette idée. Nous étions au café proche de la rédaction du Figaro rue du Louvre. J’en sortis rassuré car c’était en quelque sorte un examen de passage. Quelques mois plus tard naissait l’AJP dont tu fus un temps la vice-présidente. Notre premier événement.. de taille fut d’organiser un débat: Patrimoine et régionalisation dans le prestigieux Institut de France.

Lorsque Anne-Marie quitta le Figaro, la passion de l’histoire n’en resta pas moins vigilante. Elle se consacra alors à la publication de plusieurs romans policiers s’insérant dans son sud-ouest d’adoption. Elle me racontait ses studieuses recherches faites aux archives départementales car dans ses romans, elle voulait toujours que le vrai rencontre l’irréel.

Ta voix rugueuse nous manquera. Ton combat pour le patrimoine restera une victoire sur l’inculture et sur l’indifférence. Je suis certain que tu vas proposer à saint Pierre de construire une autre basilique et surtout de la classer comme monument historique.

Michel Schulman, Président d’honneur, fondateur de l’AJP

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