Des vestiges en excellent état, peut-être mieux qu’à Cluny…

C’est en effectuant les fouilles archéologiques préalables au projet immobilier de l’îlot Saint-Géraud à Aurillac que les vestiges d’une des abbayes les plus renommées de l »Europe du XIème siècle ont été découverts.

L’équipe d’archéologues a ainsi mis au jour les vestiges d’un cloître et des bâtiments qui le bordaient (réfectoire, scriptorium) ainsi que des bases de colonnes et des chapiteaux.

Les sondages qui ont précédé cette découverte avaient mis en évidence la présence de ces vestiges. La surprise ne réside pas tant dans la découverte du cloître, contre une église abbatiale, que dans leur excellent état de conservation.

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Photo thierry marsilhac

Aucune décision n’a encore été prise, mais il se pourrait que l’on s’oriente vers leur préservation. Cela dépend des futures investigations qui permettront de préciser la fonction des pièces, leur datation, etc.

D’après Frédérik Letterlé, conservateur régional d’archéologie: « Cette découverte pourrait être une opportunité pour la mairie de faire comprendre l’ensemble du parc, l’église, la vasque… L’hôpital, devant la place Saint-Géraud, est un édifice intéressant. Tout ce quartier mérite l’intérêt du touriste. Cette découverte est importante, selon moi, pour le renom de la ville d’Aurillac. »

Pour le maire Pierre Mathonier, « l’objectif est de préserver le patrimoine qui a été découvert, soit en le protégeant et en conservant ces vestiges, soit par une mise en valeur. Ce choix n’est pas encore tranché car il faut scénariser, voir ce qui est possible et à quel prix car tout cela pourrait coûter fort cher « .

« On pensait trouver quelque chose puisque les monastères étaient systématiquement construits au sud des abbatiales, explique Nicolas Clément, de la société Mosaïque archéologie et responsable des fouilles. Mais certainement pas dans cet état de conservation ni d’élévation. Une telle découverte est extrêmement rare ». Ces murs de près de 2 mètres de haut, ces colonnes d’un mètre et demi, ces sols parfaitement conservés, ces voûtes dont la clé est parfois ouvragée suscite l’enthousiasme des archéologues.

À titre d’exemple, les fouilles autour de l’abbaye de Cluny, construite peu après celle d’Aurillac sur le modèle de sa grande sœur cantalienne et célèbre dans le monde entier pour son rayonnement culturel au Moyen-Âge, ne mettent à jour que des fondations de bâtiments et des vestiges très ténus. « Là, c’est dix fois plus important qu’à Cluny. C’est exceptionnel », poursuit Nicolas Clément.

Ces fouilles préventives doivent se dérouler encore pendant 14 semaines

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