Le patrimoine du Népal : des dégâts irréparables

Alors que le bilan humain de la catastrophe ne cesse de s’alourdir (au moins 2.200 morts recensés dimanche), le tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu samedi au Népal a aussi fait des dégâts, irréparables, d’une autre nature : il a réduit en ruines de nombreux temples et statues plusieurs fois centenaires.

Dans le coeur historique de Katmandou, la tour historique de Dharahara, l’une des grandes attractions touristiques de la capitale sur la place du Durbar, s’est effondrée. Des neuf étages de cette tour blanche dotée d’un escalier en spirale de 200 marches et surmontée d’un minaret de bronze datant du XIXe siècle, seuls des décombres subsistent.

L’Unesco tentait d’obtenir des informations afin d’évaluer avec exactitude l’étendue des destructions, tant aux palais de Patan et de Bhaktapur, d’anciens royaumes de la vallée de Katmandou que dans la capitale même.

Incertitude sur le sort de Lumbini, où Bouddha est né

L’Unesco cherche aussi à savoir si le site de Lumbini, là où Bouddha est réputé être né il y a plus de 2.600 ans, un endroit classé au patrimoine mondial de l’humanité, a également été touché. Lumbini est situé à environ 280 kilomètres de Katmandou. Dans la capitale, place du Durbar, les survivants au séisme qui a fait plus de 2.200 morts fouillaient les décombres pour trouver d’éventuelles personnes prises au piège. Lorsque le tremblement de terre a frappé, la place était bondée de Népalais et de touristes étrangers.

Le site où se dressaient des temples construits par les rois Malla est désormais envahi par des montagnes de gravats, de briques, de poutres. Ces monuments constituaient « le coeur social, religieux et urbanistique de cette ville » à l’Histoire très riche, issue des cultures et religions hindoue, bouddhiste et tantrique, explique l’Unesco sur son site internet.

« Une perte irrémédiable pour le Népal »

« Katmandou, avec son héritage architectural unique, ses palais, ses temples, ses cours intérieures, a inspiré de nombreux écrivains, artistes et poètes, à la fois étrangers et népalais », ajoute l’organisation internationale. Pour le spécialiste P.D Balaji, il n’est pas évident que les monuments puissent être reconstruits. « Ce que je peux dire c’est qu’il s’agit d’une perte irrémédiable pour le Népal et le reste du monde », dit M. Balaji, qui dirige le département d’histoire et d’archéologie de l’Université de Madras.

« Une restauration complète ne serait pas possible compte-tenu de l’étendue des dégâts sur les sites historiques », a-t-il ajouté.

En 1833 et 1934, après « deux tremblements de terre catastrophiques », certains monuments de la vallée de Katmandou avaient pu être reconstruits, relève toutefois l’Unesco.

Vidéo d’un internaute sur Youtube :

* NOTE SUR LE PATRIMOINE CLASSE UNESCO AU NEPAL

Situé sur les contreforts de l’Himalaya, le site de la Vallée de Kathmandu a été inscrit au patrimoine mondial comme un bien unique composé de sept zones de monuments. Ces zones sont les places du Durbar, c’est-à-dire les centres urbains des trois villes de Kathmandu (Hanuman Dhoka), Patan et Bakhtapur avec leurs palais, leurs temples et leurs espaces publics, ainsi que les ensembles religieux de Swayambhu, Bauddhanath, Pashupati et Changu Narayan. L’ensemble religieux de Swayambhu comprend le monument bouddhiste (un stupa) le plus ancien de la vallée ; celui de Bauddhanath comprend le plus grand stupa du Népal ; Pashupati comprend un vaste temple hindou et Changu Narayan des établissements traditionnels des Newars et un complexe de temples hindous où l’on trouve une des plus anciennes inscriptions de la Vallée, datant du Ve siècle de notre ère. Ces temples, qui se caractérisent par leurs toits à plusieurs étages, sont construits pour la plupart en briques cuites et mortier de boue, avec une structure en bois. Les toits sont recouverts de tuiles qui se chevauchent. Les fenêtres, les montants de portes et la charpente des toits sont richement sculptés. Les stupas ont des formes simples mais puissantes avec des dômes massifs blanchis à la chaux surmontés de cubes dorés avec les yeux du Bouddha éternel qui voient tout.

Sources :
UNESCO
You tube

Share This Post