Les 30 ans d’un membre associé : Le Prix Richard Morris Hunt

Les quatre lauréats et le jury. (Photo G. Levet)

Le prix Richard Morris Hunt, membre organisme de l’AJP, a célébré en décembre dernier, sa trentième année d’existence en présence de quelques membres de l’AJP. Ce prix prestigieux distingue chaque année deux talentueux et novateurs architectes du patrimoine, à tour de rôle américains ou français. Pour marquer cet anniversaire, la présidence du prix a doublé la mise en sélectionnant quatre lauréats français. Ils ont reçu leur récompense à l’Hôtel de Talleyrand à Paris.

Avec les USA, les relations sont parfois fluctuantes. Surtout quand les chefs d’Etat confrontent vigoureusement leur puissance ! Mais les ponts ne sont jamais vraiment coupés pour autant. En témoignent mille liens qui unissent nos voisins d’outre Atlantique et la France dont les Américains cultivés soutiennent fidèlement l’art, le savoir-faire artistique et les beautés patrimoniales au sens large, à travers de nombreuses opérations de mécénat.

Parmi ces passerelles discrètes et solides lancées entre les deux pays, le Richard Morris Hunt Price n’est pas le moindre. Ce prix d’excellence, unique en son genre, est devenu une référence ! Porté par la French Heritage Society (FHS) et l’Architects Foundation (AAF), il a été créé à la mémoire du premier architecte américain diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, co-fondateur de l’American Institute of Architects (AIA) et auteur notamment de la façade du MOMA à New York. Richard Morris Hunt (1827-1895) dont l’œuvre se poursuit à travers cette récompense prestigieuse décernée annuellement et alternativement à deux architectes du patrimoine français ou américains « ouverts aux techniques novatrices » : l’un des récipiendaires est le Fellow et l’autre le Scholar.

Chaque année, le jury d’une vingtaine de professionnels des deux pays, sélectionne sur dossier des candidats alliant la connaissance des architectures traditionnelles et l’ouverture aux problématiques de la construction contemporaine. Contrairement aux années précédentes, quatre noms – et non plus deux- sont sortis de leurs délibérations. Une façon de marquer fortement le trentième anniversaire du Prix créé par Mme Michelle Le Menestrel-Ullrich.

Début décembre, sous sa présidence, les quatre lauréats ont reçu leur récompense au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée dans les magnifiques salons de l’Hôtel de Talleyrand, propriété du gouvernement des Etats Unis, restauré entre 2000 et 2010. Un site historique puisque c’est dans ce lieu qu’a été signé, à la fin de la Seconde guerre mondiale, le fameux plan Marshall.

Fidèles à l’esprit de Richard Morris Hunt, les jeunes récipiendaires ont désormais la tâche d’ancrer leur prix dans le temps, l’amitié trans-atlantique et l’excellence architecturale.

Lauréats :

FELLOW : Simon Petot-Bottin , architecte du patrimoine toulousain de 28 ans,

pour son travail sur « Les National Parks et leurs aménagements : Préserver le paysage par la construction » 

Ce Fellow consacrera une période de six mois, (divisible en deux ou trois périodes) à son thème de recherche aux États-Unis. Il bénéficiera d’une dotation de $ 20 000.

Une immersion totale pour poursuivre son travail avec l’appui des RMH Prize Teams des deux pays. Un an après la fin de son voyage, il devra présenter un RMH Prize Final Report.

SCHOLAR : Barbara Lambec, 30 ans, de l’association parisienne « Architecture, Patrimoine & Continuité »

qui a présenté un dossier  sur un thème très actuel « Déchet ou gisement ? Le réemploi : vecteur du renouvellement de l’économie matérielle » 

Le prix de $ 5.000 lui permettra d’effectuer un voyage d’immersion de 5 semaines aux Etats Unis pour poursuivre le projet de recherche présenté. Tout au long de son voyage, elle recevra l’appui des RMH Prize Teams des deux pays. Six mois après la fin son retour, la Scholar devra présenter un RMH Prize Final Report.

Prix exceptionnels : RMHP 30ème anniversaire

Bérénice Gaussuin , architecte, enseignante et chercheuse parisienne  pour : « Ce(ux) à qu(o)i nous tenons : Protection du bâti ancien et de l’environnement en territoire amérindien » 

 – Pierre Gommier, architecte du patrimoine indépendant, auteur de
« La fenêtre de travail : Conservation, restauration et renouvellement du patrimoine
au regard de la législation américaine, dans le Midwest et les Prairie States
 »

Annie Brunel avec Georges Levet

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