Une journaliste jusqu’à la fin

Qui ne l’avait pas repérée dans les conférences de presse et à l’occasion des nombreuses activités de l’AJP qu’elle avait ralliée à ses premières heures ? Sa carrière s’était longtemps égrenée à l’AFP où elle devait occuper plusieurs postes significatifs dont celui de correspondant à Prague. C’est pourquoi elle était de toutes les réceptions et conférences de presse organisées par le ministère des Affaires étrangères et l’Hôtel de Matignon où elle avait ses entrées.
Nous la connaissions cependant sous un autre registre, celui de la culture. Elle écrivait encore dernièrement pour Actualités en France, lettre d’information destinée aux ambassades de France et c’est le patrimoine et les beaux-arts qui avaient retenu son attention et sa passion.

Nous retiendrons sa silhouette et son appétit toujours féroce. Je lui dis un jour qu’elle pouvait se targuer d’avoir un bon coup de fourchette. C’était une boutade bien sûr : elle ne m’a jamais pardonné de le lui dire, ce qui était un compliment de ma part. C’était un signe de bonne santé que tout le monde lui souhaitait évidemment.

Toutes nos condoléances à sa famille, ses proches et ses amis.

Michel Schulman

NOTE :
Claudine Canetti qui fit toute sa carrière à l’AFP est décédée le 27 juin 2012. Participante assidue à toutes les manifestations de la Presse diplomatique, elle avait consacré une grande partie de sa vie professionnelle aux pays de l’Est. Elle était la nièce d’Elias Canetti (1905-1994), écrivain juif séfarade d’expression allemande, originaire de Bulgarie, qui avait reçu le prix Nobel de littérature en 1981.

En outre, elle avait signé quelques ouvrages déjà anciens dont « Inde buissonnière » en 1961 et « Interprète à Moscou » en 1962 chez Albin Michel.

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Communiqué de l’Amicale des Anciens de l’AFP :

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Claudine Canetti en 1975

1 juillet 2012 – L »AFP annonce avec tristesse, la récente disparition de Claudine Canetti, décédée mercredi à Paris après un long combat contre le cancer, à l’âge de 83 ans.
Passionnée de diplomatie et de culture, Claudine laisse le souvenir d’une professionnelle totalement dédiée à son métier. Après plus de quarante années passées à l’AFP, la passion de l’actualité ne l’avait pas quittée et, longtemps après son départ à la retraite, elle venait régulièrement au siège de l’agence lire la copie. Elle continuait également de participer aux activités de l’Association de la presse diplomatique.
Parente du Prix Nobel de littérature, Elias Canetti, Claudine avait rejoint l’AFP en 1953, après des études de journalisme aux Etats-Unis. Après un passage au desk, elle avait été envoyée en Inde, dont elle a ramené un livre, « L’Inde buissonnière » (1961)
Mais c’est ensuite l’Europe de l’est qui aura été, avec la culture, la grande passion de sa carrière.
Après un passage au bureau de Moscou, Claudine Canetti avait été nommée directrice du bureau de Prague en 1969 où elle a eu à couvrir les années qui ont suivi la répression du printemps de Prague et le début de la dissidence qui a abouti à la Charte 77.
Claudine avait aussi été l’une des premières journalistes occidentales à se rendre en Albanie communiste à l’époque d’Enver Hoxha. Elle est ensuite devenue, pendant une vingtaine d’années, l’un des piliers du service diplomatique de l’AFP, reconnue pour sa connaissance de l’Europe de l’est.
Elle avait quitté l’agence pour prendre sa retraite en mars 1994.
Des messages de sympathie peuvent êtres envoyés à sa cousine Françoise Canetti (francoise.canetti@gmail.com)

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