Verdun. Il avait 20 ans en 1916 comme tant d’autres…

Invités le 21 février 2016 par l’association « Connaissance de la Meuse », un groupe de journalistes de l’AJP s’est rendu à Verdun ; plus précisément à une reconstitution du tout début de la bataille de Verdun au Bois des Caures au petit matin.
Geneviève Guihard raconte.

Verdun. Une bataille. Une tragédie connue dans le monde entier. Un symbole puissant du dépassement humain. Verdun dépasse toujours Verdun.
Le sanglant duel franco-allemand de ce début de 20ème siècle martèle depuis ce 21 février 1916 notre mémoire nationale. La saignée, l’anéantissement de l’autre.
Mais aussi une bataille de l’entêtement, toute aussi dévastatrice.
Sur un front d’à peine 30 km, la bataille insensée se joue mètre par mètre, de février à décembre 1916.
Les belligérants s’épuisent durant 300 jours. 300 000 pertes côté français. Autant côté allemand. 60 millions d’obus lancés en 300 jours !
Tenir et résister à Verdun signifiait empêcher les allemands de fouler le sol de la capitale. Et la fin de la guerre ?

La Bataille emblématique commémorée ce 21 février 2016

La Ville de Verdun, le Département de la Meuse, l’Association Connaissance de la Meuse ont organisé ensemble la commémoration du centenaire du déclenchement de la bataille de Verdun. Avec dignité.
Le 21 février 1916 à l’aube dans la neige, la boue, le froid, les poilus montent à l’assaut du Bois des Caures, à quelques encablures de Verdun.
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Le 21 février 2016, les 56ème et 59ème bataillons de chasseurs à pied, corps d’élite, conduits par le colonel Emile Driant, ont été choisi parmi d’autres corps d’armée, pour relater ce terrible combat. La montée à l’assaut du Bois des Caures, reconstituée ce jour, avec talent et émotion.
Une marche silencieuse en forêt jusqu’au village détruit de Beaumont-en- Verdunois, déclaré « mort pour la France », comme huit autres du voisinage, s’effectue dans le plus grand recueillement.

Images et objets étranges… gorgés d’émotion

Le Palais épiscopal, également Centre Mondial de la Paix, présente jusqu’à fin de l’année 2018, une intéressante exposition. « Que reste-t-il de la Grande Guerre ? ». La guerre impacte tout le monde, toutes les familles. Le quotidien des soldats, corvée de douilles, objets intimes de vie, lourde besace. Le rôle de la Voie Sacrée de Bar-le- Duc à Verdun. Le ravitaillement. L’importance de l’image. Elle se développe. La guerre est photographiée et filmée. Documents inédits d’un Champ de Bataille sacralisé, au sein d’une Forêt d’Exception. Mais aussi les traces psychologiques laissées par la guerre dans nos généalogies.
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Trilingue, (français, allemand, anglais), conçue par la Commissaire Véronique Harel, cette exposition apporte aussi une lueur d’espoir. Une nouvelle société industrielle est en train de naitre dans la douleur. Rationalisation du travail. Progrès de la médecine.

Cheminer en Meuse sur les lieux de mémoire

A l’occasion de ce centenaire, le tourisme de mémoire prend des galons. Les chemins empruntés par les poilus sont identifiés. Ils permettent de mieux saisir la géographie des combats, leur âpreté, mais aussi la souffrance, le courage, la résignation patriotique des hommes.
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Un lieu de Mémoire franco-allemand

L’Ossuaire de Douaumont est exemplaire, comme le Mémorial de Verdun voulu par Maurice Genevoix, ancien poilu et écrivain. Construit sur l’emplacement de la gare du village de Fleury-devant-Douaumont entièrement détruit, le Mémorial rouvre après agrandissement et refonte de sa muséographie.

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Les anciens combattants français ont, depuis sa création, confié des objets personnels qui en constituent le socle. Mais la dimension allemande de la bataille, n’est plus occultée. Le conflit, la bataille sont racontés des deux points de vue, dans les deux langues. Des prêts significatifs de musées allemands en témoignent.

Verdun. De la guerre à la paix ?

Le grand Georges Clémenceau, le Tigre, déclarait au sortir de cette guerre : « Il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix ». La paix, toujours fragile, jamais acquise. Ainsi les petits-enfants de Charlemagne avaient encore de la haine vingt ans plus tard.

Geneviève Guihard

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Tout savoir sur la bataille

www.verdun2016.org
Le Centenaire en Meuse, le programme des évènements et cérémonies
www.meuse-grande-guerre.fr

L’Association « Connaissance de la Meuse »
connaissancedelameuse@wanadoo.fr
T : 03 29 84 50 00

Office de tourisme du Grand Verdun
info@verdun-tourisme.com
T : 03 29 86 14 18

Mairie de Verdun
Mairie@ville-verdun.fr

Article de Geneviève Guihard publié dans Prestige et Santé :

http://www.prestige-et-sante.com/node/707

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